Le cinéaste russe Nikita Mikhalkov, dont le film Soleil trompeur 2 figure dans la sélection officielle du 63e Festival de Cannes, a nié mercredi un échec commercial du titre en Russie, affirmant que la qualité de ses spectateurs importait plus que leur nombre.

"Il est vrai que le film n'attire pas autant de spectacteurs que je le voudrais, mais cela ne change rien", a déclaré M. Mikhalkov lors d'une conférence de presse à Moscou. "Ce n'est pas la quantité des spectateurs qui compte (...) mais l'impact qualitatif" du film, s'est-il justifié.

"Il marche quand même, même s'il ne fait pas salle comble", a-t-il ajouté. Soleil trompeur 2, tourné pendant huit ans et dont la première partie avait valu à M. Mikhalkov un Oscar en 1994, a été accueilli très froidement par les critiques en Russie. "Pour moi la critique du cinéma est simplement morte, elle est dans un cercueil et doit être enterrée à cinq mètres de profondeur", a-t-il lancé, avant d'ajouter que les critiques "ont associé le film avec la personne qui l'a fait".

Chef de l'influente Union russe des cinéastes, Nikita Mikhalkov est très contesté par une partie de la profession. Une centaine de personnalités russes du 7e Art ont annoncé fin avril quitter l'Union pour protester contre "le style totalitaire" de Nikita Mikhalkov. M. Mikhalkov a par ailleurs estimé que son film avait pour but de rétablir la tradition des films à grand spectacle pour enrayer la tendance à la désaffection des films russes.

Soleil trompeur 2 retrace la destinée du général dissident Kotov qui s'échappe miraculeusement du goulag où il était détenu au début de la Seconde guerre mondiale. Considéré comme mort par l'administration soviétique, il est ensuite envoyé au front, enrôlé dans un bataillon de volontaires, en tant que simple soldat.